5 raisons de lancer des podcasts “locaux”
Les grandes radios privées et publiques proposent en replay leurs contenus depuis longtemps. Certaines radios proposent même des podcasts “natifs”, c’est à dire sans diffusion en hertzien au préalable.
Cependant, on ne remarque presque rien du côté des radios locales — sauf quelques exceptions bien entendu — , et c’est dommage, non ?
Certes, la production régulière de podcasts, même pour du replay, demande des ressources humaines et financières que toutes les radios ne peuvent pas forcément supporter. Et le ROI n’est, pour le moment, pas flagrant.
Et est-ce qu’adopter une stratégie de dé-linéarisation a du sens, surtout sur le plan local ?
Je pense que oui, car pour du contenu local, il y a trop peu de choses disponible en podcast.
Avant tout, qu’on s’entende sur ce qu’est un podcast. Pour moi, c’est une émission audio, distribuée par RSS. Le fil RSS, c’est ce qui permet l’hyper-distribution, le fait que l’audio puisse être disponible sur un maximum de plateformes plutôt que sur un site web uniquement.
Malheureusement maintenant, le terme est un peu galvaudé… Parfois “podcast” est associé à “Youtube” ou même à l’idée d’une “écriture différente de celle en radio”…
Avouons que le podcast, c’est avant tout la dé-linéarisation de la radio, le côté “lecture à la demande”. Proposer un son simplement sur son site web ne suffit pas (ce n’est pas ergonomique); ce qui est intéressant avec le podcast justement, c’est cette possibilité de rassembler tous les contenus en un point, grâce au RSS.
Réflexion N°1 : Améliorer la visibilité (référencement) sur Internet
Avant que d’autres médias ne le fassent, il peut être malin de faire en sorte que le dernier flash d’informations, l’agenda et autres chroniques locales diffusées à l’antenne soient en podcast pour devenir le résultat privilégié d’une recherche d’audios, et donc surtout être invocables par défaut via les assistants vocaux.
C’est dommage qu’un auditeur voulant à tout moment les dernières actualités de sa ville ou bien les sorties possibles du week end n’ait d’autres choix que d’écouter un flash de 20 Minutes…
En faisant un effort de podcasting, une radio peut gagner en visibilité (SEO optimisé et donc augmentation mécanique de l’audience web), un référencement qui pourra être rentabilisé plus tard.
Réflexion N°2 : Valoriser tout ce qui est produit
En tant qu’auditeur, louper un moment de radio sans pouvoir le réécouter, c’est frustrant.
Je dirai même que devoir attendre un moment très précis de la journée juste pour écouter quelque chose en particulier, c’est décourageant.
Et c’est là qu’une stratégie de dé-linéarisation prend tout son sens.
Le podcasting permet de persister le lien direct avec l’auditeur, en dehors des contraintes horaires de l’antenne.
Mettre en podcast permet également de revaloriser, et surtout de ne pas “jeter” tout contenu produit et non diffusés (car étant en dehors des créneaux horaires prévus par exemple) : échanges pendant le passage de disques ou coupures pub, etc.
Je pense qu’une longue interview d’un artiste local a plus sa place en podcast qu’à l’antenne.
Réflexion N°3 : Expérimenter sans risques pour l’antenne (A/B Testing)
De nouvelles émissions, de nouvelles voix à essayer ? Difficile de savoir si les nouveautés rencontrent un amour ou un désamour du public, les résultats d’audience ne tombent qu’une fois par an pour un grand nombre de radios locales.
Le podcast permet de tester en temps réel et d’obtenir des retours concrets d’auditeurs : commentaires sur les applications de podcasts et sur les réseaux sociaux.
Réflexion N°4 : Varier l’offre de contenus
Parfois les animateurs ou journalistes sont passionnés par un sujet… qu’ils ne peuvent traiter à l’antenne sous peine de perdre toute cohérence d’antenne (“hors format”).
Le podcast est l’occasion d’associer du contenu supplémentaire — qui doit rester cohérent à la marque de la radio bien sûr — , tout en “exploitant” pleinement le potentiel créatif disponible.
Parler d’un club de sport local, de l’histoire d’une ville en particulier ; les sujets ne manquent sûrement pas.
Sans oublier que, puisque le contenu est différent, c’est ainsi potentiellement l’occasion d’atteindre des cibles jusqu’ici inatteignables.
Réflexion N°5 : Créer du contenu local de marque
Si la radio a un partenariat ou une publicité pour un annonceur local avec qui elle a des liens directs, il y a peut-être des possibilités d’augmenter l’offre publicitaire en créant du contenu original, dédié à une enseigne.
L’idée ici est de créer quelque chose différent d’un simple spot publicitaire (rejeté par les auditeurs). En jouant en plus sur les aspects multi-canaux (Deezer, Spotify, Apple Podcast, Google Podcast, Youtube, Facebook, …), la prestation devrait forcément être facturée plus chère, car la portée du message publicitaire est plus importante. Et plus rentable ?
Cet édito en audio : 5 pistes de réflexion autour des “podcasts locaux” + RAD (Remote Audio Data), la spécification de NPR pour la mesure d’audience
Cet article peut être écouté en podcast via le podcast Des Ondes Vocast.
Lien web de l’épisode : https://www.vocast.fr/desondes/s1e5.html
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